Une nuit, un jour
Je me souviens !
Une salle de bain de marbre rose et blanc dans un endroit qui ne nous appartenait pas
Une eau chaude coulait d'un robinet plaqué or, les miroirs refletaient la buée
Un appartement en dehors de la ville squatté pour une nuit pour quelques heures
Un étage d'ou nous dominions la ville, ou elle dormait à nos pieds
Allongés dans cette baignoire aussi blanche qu'une perle de nacre
La mousse du savon nous recouvrant, cachant mes défauts et tes atouts
Je me souviens d'une main sur ton sein, de cette douceur, de cette pureté
Gravant à jamais cette image de toi, de ton sourire, de ton corps si beau
J'aurais voulu avoir assez de talent pour te dessiner, te sculpter
Je me rappele les bulles de savons, les eclaboussures partout, les peignoirs trempés
Les rires qui emplissaient les murs chauds, le carrelage froid
Et puis la fin de la journée, de la matinée, notre notion de l'heure distendue
Un grand lit à baldaquin, souvenir d'ancètres localement incommus
Entre draps de soie et couverture en merinos abritant notre éphèmère amour à ce jour défunt.